Prévention de fraude : le cep propose une stratégie pour des transactions de paiement sécurisées dans l’EU

« Les transactions de paiement dans l’UE sont de plus en plus menacées par des méthodes de fraude sophistiquées », avertit Anastasia Kotovskaia, experte en finances au cep. La hausse des attaques visant à tromper les consommateurs afin qu’ils effectuent des virements frauduleux – appelées fraudes aux paiements autorisés (Authorised Push Payment, APP) – est particulièrement préoccupante. Les cyberattaques contre les systèmes de paiement sont également en augmentation. Selon le cep, les criminels exploitent les failles des infrastructures numériques pour voler des données financières. Bien que de nouvelles exigences en matière de sécurité aient été mises en place, la menace des deepfakes et des fraudes assistées par l’IA progresse plus vite que la réglementation.

« Sans une base de sécurité solide, les transactions de paiement numériques restent vulnérables », déclare Kotovskaia. La question porte sur l’incohérence de réglementation en matière de responsabilité ainsi que sur les ambiguïtés juridiques. Les systèmes de paiement en temps réel sont particulièrement exposés : leur irréversibilité et leur rapidité de traitement facilitent le retrait des fonds par les fraudeurs, sans être détectés. Les pertes financières liées à la fraude aux paiements dans l’Espace économique européen dépassent déjà les 4 milliards d’euros par an. « Les virements instantanés ne doivent pas devenir des fraudes instantanées. », insiste l’experte en sécurité financière.

Pour lutter efficacement contre la fraude aux paiements, Anastasia Kotovskaia recommande une stratégie globale en trois volets : première, une harmonisation législative et une coopération transfrontalière ; deuxièmement, des innovations technologiques pour lutter contre la fraude, notamment grâce à l’intelligence artificielle et à la surveillance en temps réel des transactions ; et troisièmement, la prévention de la fraude via l’éducation des consommateurs et un meilleur contrôle. Anastasia Kotovskaia conclut : « La lutte contre la fraude aux paiements est une course contre des cybercriminels de plus en plus inventifs – l’UE doit réagir plus vite et plus intelligemment. »