Investir dans l’IA pour promouvoir la connaissance humaine : un pari ambitieux mais nécessaire pour lutter contre les dangers de l’IA
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Investir dans l’IA pour promouvoir la connaissance humaine : un pari ambitieux mais nécessaire pour lutter contre les dangers de l’IA

Dr. Anselm Küsters, LL.M.
Dr. Anselm Küsters, LL.M.

Depuis la rentrée scolaire de 2024, l’ensemble des élèves de seconde ont accès Mia (Modules interactifs adaptatifs), un logiciel d’intelligence artificielle qui va les accompagner durant l’ensemble de leur scolarité au lycée. D’autres applications, comme la plus célèbre d’entre elle, ChatGPT, sont également de plus en plus utilisés dans les domaines de la science et de l'éducation. Le Centre de Politique Européenne (cep) a examiné cette évolution, qui oscille entre plagiats involontaires et perturbations des processus d'apprentissage et de revue par les pairs, et appelle à un changement de paradigme sur la base de cette étude. À l'avenir, une approche axée sur les compétences et une utilisation réfléchie de l'IA seront essentielles.

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« Les données empiriques sur le style d'écriture montrent que les grands modèles linguistiques modifient nos pratiques d'information plus que la pandémie de Covid », déclare Anselm Küsters, expert en digitalisation du cep et auteur de l'étude. Les contenus générés par l'IA influencent déjà de nombreux processus scientifiques, par exemple en rendant plus difficiles les procédures habituelles de revue par les pairs ou en manipulant systématiquement les revues spécialisées. En outre, il existe au sein des disciplines scientifiques un fossé croissant dû à un manque de connaissances en matière d'IA, ce qui entrave le progrès scientifique. À cela s'ajoutent des préoccupations structurelles concernant le rôle des fournisseurs d'IA dans l'éducation, comme l'accès asymétrique aux services d'IA de pointe et les problèmes considérables de développement et d'implémentation liés aux modèles linguistiques non anglophones.

« Il ne suffit pas de fournir un compte ChatGPT à chaque élève pour améliorer l'apprentissage», souligne Küsters. Les premières expériences ont montré qu'une adaptation minutieuse des outils d'IA est essentielle pour une intégration efficace dans l'éducation afin d'obtenir un effet durable. Pour permettre une utilisation responsable de cette nouvelle technologie, des cours sur l'IA devraient être obligatoires à tous les niveaux d'éducation et couvrir, en plus des bases techniques, l'éthique, des exemples pratiques d'application et des compétences générales de résolution de problèmes. Avec Mia, la France reste en avance sur les questions liées à l’IA à l’échelle de l’Europe. Il est donc essentiel que l’Union Européenne se présente comme un catalyseur de réformes afin de pallier les inégalités entre les citoyens européens.  Un soutien ciblé pour les modèles linguistiques basés sur des langues sous-représentées est nécessaire, ainsi que des directives internes concrètes pour surveiller l'utilisation éthique de l'IA dans le domaine de l'éducation et garantir la transparence. « L'IA générative peut alors, en plus de l'analyse de données et du soutien à l'écriture déjà courants, également favoriser la créativitéet rendre le savoir plus accessible. C'est essentiel pour la compétitivité future de l'Europe », affirme Küsters.

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Investir dans l’IA pour promouvoir la connaissance humaine : un pari ambitieux mais nécessaire pour lutter contre dangers de l’IA (publié 05.09.2024) PDF 5 MB Download
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