Les élections allemandes, un choix d'orientation pour l'Europe

Alors que le président américain Donald Trump et le dirigeant russe Vladimir Poutine négocient l'avenir de l'Europe, la politique européenne reste une question marginale dans la campagne électorale allemande. « Si elle n'assume pas ses responsabilités envers l'Europe, l'Allemagne perdra de son importance — au moment même où l'avenir de l'Europe sera décidé ailleurs », souligne Henning Vöpel, directeur du cep.

Selon lui, l'Europe est présente dans les programmes électoraux, mais les partis esquissent peu de stratégies claires pour l'avenir. « Ce n'est pas seulement le fond des idées sur la politique européenne qui sépare les partis, mais aussi leur rhétorique et leur définition des priorités », souligne Anselm Küsters, expert numérique du cep. Sans une orientation claire en matière de politique européenne, l'Allemagne pourrait manquer l'occasion de façonner une vision européenne forte.

Les divergences entre les partis politiques concernant l'UE se reflètent également dans des questions concrètes. La réduction de la bureaucratie serait l'un des rares sujets à faire l'unanimité, mais avec des approches totalement différentes. « À l'exception du parti die Linke, la réduction de la bureaucratie est une préoccupation centrale de tous les partis. Si la CDU/CSU, le FDP, le BSW et l'AfD souhaitent en partie supprimer ou suspendre les obligations de rapport en droit européen, le SPD et les Verts misent sur la consolidation du droit et la numérisation pour faciliter le respect de ces exigences par les entreprises », explique Matthias Kullas, expert en économie au cep.

D'après l'étude du cep, la politique migratoire est un autre sujet de discorde. Alors que certains partis ont adopté une approche purement sécuritaire, d'autres ont privilégié un équilibre entre restrictions et respect des obligations européennes. « L'élection sera aussi une décision sur la direction à prendre », explique Andrea De Petris, expert en migration au cep. En matière de politique climatique également, de grandes différences existent entre les partis. Ainsi, les élections fédérales pourraient également « devenir un vote sur la future politique climatique de l'UE », explique André Wolf, chercheur au cep.

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