Anticiper l'IA et non l'entraver
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Technologie de l'information

Anticiper l'IA et non l'entraver

Dr. Anselm Küsters, LL.M.
Dr. Anselm Küsters, LL.M.

Ressources insuffisantes, entreprises technologiques dominantes et manque de légitimité : les progrès rapides dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) exigent une remise en question radicale à Bruxelles. Telle est la conclusion d'une étude réalisée par le Centre for European Policy (cep) à l'approche des élections européennes. Une réorganisation institutionnelle de la Commission apparaît nécessaire.

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Anselm Küsters, expert numérique du cep, écrit : « Le mandat de la prochaine Commission ne devrait pas seulement porter sur la question de savoir comment l'IA peut être réglementée ou subventionnée en Europe, mais aussi sur la préparation des institutions européennes au rythme du changement et à l'incertitude croissante ».

Pour rester compétitive au niveau mondial, la gouvernance de l'UE doit refléter les technologies numériques elles-mêmes en devenant plus efficace, plus réticulaire, plus collaborative, plus transparente et plus itérative, souligne le chercheur du cep. Jusqu'à présent, la Commission s'est contentée de réduire les risques plutôt que de saisir les opportunités.

L'étude formule un certain nombre de propositions concrètes en faveur d’un encadrement plus harmonieux de l’IA :

L'IA devrait ainsi être davantage intégrée dans les services publics, notamment pour automatiser les tâches de routine, améliorer les prévisions et prendre des décisions fondées sur des données. Une augmentation des investissements dans la recherche sur l'IA, une ouverture accrue des données ainsi que des exigences en matière d’ouverture des codes sources pour les marchés publics pourraient renforcer la souveraineté numérique et la cybersécurité.

En outre, l'approche descendante actuelle de la législation européenne sur l’IA devrait être abandonnée et une plus importante collaboration entre les secteurs institutionnels et les frontières nationales doit être rendue possible grâce à des plateformes numériques communes et à la participation des citoyens. Cela pourrait rendre la législation mieux adaptée et plus démocratique. Un encadrement décentralisé de l’IA permettrait de surcroît de favoriser des écosystèmes numériques locaux plus résilients et mieux connectés entre eux.

Selon M. Küsters, l'UE devrait expérimenter davantage en matière de politiques de l’IA, à l’image du développement de logiciels, et les améliorer en permanence dans le cadre d'un processus progressif.

L'étude est la quatrième partie d'une série de huit articles du CEP sur les défis de la future politique européenne.

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Anticiper l'IA au lieu de l'entraver (publié 07.05.2024) PDF 755 KB Download
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