Le cep demande une loi européenne contre les pénuries de médicaments

« Le principal problème est la dépendance de l'Union à l'égard des importations en provenance de quelques producteurs implantés dans quelques régions spécifiques. C'est pourquoi nous demandons une loi sur les médicaments critiques présentés dans le document de travail », déclare l'expert en questions européennes de santé Patrick Stockebrandt, qui a élaboré la proposition du cep avec l’économiste André Wolf. « Pour les antibiotiques, les hormones et les glycosides en particulier, nous constatons une augmentation des risques de pénurie. L'Europe se laisse de plus en plus distancer par les États-Unis et l'Asie en matière d'innovation et de production », prévient M. Wolf.

Selon les scientifiques du cep, la mesure des risques de pénurie doit faire partie intégrante de la gestion des risques à l'échelle de l'UE. Le cadre pour les matières premières critiques, qui tient compte des particularités des marchés pharmaceutiques, est considéré comme un modèle approprié. L'objectif doit également être d'étendre l'analyse des risques aux marchés extérieurs à l'UE.

Sur la base d'une analyse de réseau pour cinq classes d'antibiotiques, le cep identifie dans cette étude des dépendances importantes de l'UE et développe un indicateur des risques commerciaux qu’elles encourent. Résultat : Entre 2001 et 2021, quatre classes sur cinq sont concernées par une accentuation des risques vis-à-vis d'autres régions.

Afin d'accroître la sécurité de l'approvisionnement en médicaments vitaux, le cep propose une stratégie reposant sur trois piliers : (1) la constitution de stocks de réserve, (2) un financement public plus ciblé de la R&D et (3) des mesures visant à améliorer la compétitivité de l'UE en tant que site de production de médicaments.