Climat
FIT FOR 55 : CLIMAT ET TRANSPORTS ROUTIERS
Les Analyses du cep
« Un échange de quotas d’émission réduirait efficacement les émissions du transport routier, comme pour les industries à forte consommation d’énergie qui ont su démontrer l’efficacité de ce procédé », souligne Götz Reichert, expert climatique du cep Fribourg/Berlin, qui a étudié le paquet européen avec Martin Menner, économiste du cep Fribourg/Berlin. « En revanche, le renforcement des limites d’émissions de CO2 pour les véhicules n’a pas permis d’empêcher la hausse des émissions ».
C’est pourquoi les deux scientifiques du cep Fribourg/Berlin rejettent également une interdiction des véhicules à combustion pour 2035. Dans les pays émergents et en développement, la demande de moteurs à combustion sera encore forte bien après 2035. Il y aurait en conséquence un risque de délocalisation de la production, ainsi que de la recherche et du développement – sans bénéfice correspondant en matière de politique climatique.
« Au lieu de continuer à durcir les valeurs limites de CO2, et de rejeter le SCEQE – le système en place aujourd’hui – qui est efficace et rentable, par crainte de bouleversements sociaux, le Parlement européen et les États membres devraient maintenant faire leur devoir et amortir socialement l’explosion des prix de l’énergie », indique Menner. Pour ce faire, les recettes de la mise aux enchères du SEQE-UE ne devraient pas être réservées au budget propre de l’Union, mais être utilisées par les États membres pour financer des aides directes aux revenus. Cela serait décisif pour l’acceptation du SEQE-UE par la population. Pour des raisons de justice sociale, il est préférable que les mesures de protection du climat soient financées par les budgets nationaux. « Un échec du SEQE-UE serait fatal pour la politique climatique », prévient Menner.