Élections législatives : l’influence de la France en Europe est durablement compromise

Dans la mesure où aucun rapport de force clair n’apparaît entre les principales forces politiques de la nouvelle Assemblée nationale, plusieurs scénarios sont vraisemblables pour l’évolution du gouvernement. Cet Adhoc du cep explore cinq scénarios possibles reposant sur différentes formes de coalitions :

• un gouvernement dominé par le NFP ;
• une coalition de centre-gauche unissant le camp présidentiel et plusieurs partis du NFP ;
• un repli du gouvernement sur les partis de la majorité présidentielle ;
• une alliance du camp présidentielle avec ce qui reste de l’ancienne droite LR ;
• un gouvernement d’union nationale qui unirait tous les partis à l’exception des extrêmes au sein d’une grande coalition qui formerait un gouvernement technocratique.

Tous ces scénarios présentent toutefois des faiblesses et des fragilités. La France risque ainsi de connaître des difficultés de gouvernance dans la mesure où les principaux partis au pouvoir semblent peu disposés à s’entendre au sein d’une coalition. « Malgré toutes les options introduites précédemment, la France pourrait malgré tout tomber en crise de régime. L’ingouvernabilité de l’Assemblée nationale pourrait rapidement survenir, surtout si les partis ne se départent pas de leur ancienne culture politique fondée sur la dispute – un luxe que permettait la Vème République et son scrutin uninominal à deux tours qui a longtemps favorisé quelques grands partis » prévient Warhem.

L’influence de la France en Europe risque d’en pâtir car un gouvernement de gauche, bien que pro-européen, risque de se détourner du Pacte de stabilité et de croissance, affectant la crédibilité de la France auprès des pays nordiques, dont l’Allemagne. « Au final, en tenant compte de la potentialité d’une ingouvernabilité durable, L’Europe risque donc de devoir se réinventer sans la France pendant un certain temps. En espérant que cela ne soit que temporaire ».